Placée sous les feux des projecteurs, l’agriculture française donne l’impression de réagir mollement aux injonctions d’une société légitimement préoccupée de sa santé, de la qualité de son alimentation, comme de la disparition massive d’espèces animales. Pourtant, les initiatives ne manquent pas, et un peu partout apparaissent de nouveaux modes de production, de transformation, de distribution, qui sont porteurs de solutions durables et répondent aux attentes des consommateurs. La question est moins aujourd’hui le « Que faut-il faire ? » que le « Comment accélérer le mouvement ? ».

Un foisonnement d’initiatives…

Au contact de nombreux porteurs de projets, je vois les solutions qu’ils adoptent et qui méritent d’être amplifiées. En Ariège, on teste la production de foie gras sans gavage, la transformation en énergie des panicules de maïs semence, la culture de la spiruline. Dans le Gers, on parle agroforesterie et prépare des programmes ambitieux de plantations. Dans l’Aveyron, des producteurs bio de lait de brebis recrutent et poussent leur produit. Partout, les magasins de circuits courts se multiplient, et les viticulteurs investissent pour une production plus respectueuse de l’environnement. Ce ne sont que quelques exemples de ces initiatives qui ont besoin d’être soutenues et démultipliées. Tout le monde a compris que le temps pressait…

Le levier des Fonds d’impact…

L’investissement d’impact territorial apporte une bonne réponse à ce besoin qui concerne bien plus que la seule agriculture. En intéressant des investisseurs au soutien de projets locaux, il permet à des entrepreneurs de mobiliser les capitaux nécessaires à leurs projets. Il établit en quelque sorte un « circuit court » financier, et comme il est « d’impact », il a un réel effet positif, qualifié et mesurable, sur plusieurs facteurs de développement durable : l’emploi, l’inclusion sociale, la création de valeur, la protection de l’environnement, la transition énergétique, la promotion des savoir-faire locaux. Il bénéficie de fait à tous ceux qui vivent sur le territoire dont il renforce l’attractivité…

Le Fonds d’investissement d’impact est particulièrement adapté quand l’entreprise a besoin de constituer des stocks susceptibles de se valoriser avec le temps, de s’équiper sans obérer sa capacité d’endettement, ou encore de financer un grand programme de plantations. Il permet de réaliser des investissements beaucoup plus rapidement qu’en ayant recours à l’autofinancement et à l’emprunt. À ce titre, il est un formidable levier d’accélération de la transition pour des formes nouvelles de productions agricoles.

L’intérêt pour le producteur…

L’entreprise, en partageant l’effort financier et le risque avec des investisseurs, peut gagner plusieurs années sur ce qu’auraient permis ses seules ressources. Elle bénéficie également de partenaires engagés à ses côtés, non seulement disposés à assurer sur le moyen terme le portage de ses investissements en s’adaptant à son rythme, mais aussi prêts à devenir promoteurs de ses produits en exerçant leur influence sur leur réseau relationnel ainsi que sur les décideurs et clients locaux. Le Fonds, par sa communication, offre à l’entreprise un supplément de notoriété, en mettant en valeur la qualité de ses produits et l’utilité et la pertinence de ses pratiques pour le territoire.

L’intérêt pour l’investisseur…

L’investisseur attend à la fois la réalité de l’impact territorial annoncé, et la rentabilité de son placement. Il veut que son argent soit utile à la société, désire savoir où il est investi, voir de ses propres yeux les réalisations, toucher voire déguster les produits. En contrepartie du risque qu’il prend sur la réussite du projet, il attend de son investissement une rentabilité qui soit à la hauteur du succès quand il est au rendez-vous.

Pour certains, cette association d’un nouveau genre s’apparente au mariage de la carpe et du lapin. Pourtant, l’intervention du Fonds prend la forme d’une véritable coopération qui n’est pas seulement financière, et où l’entreprise et l’investisseur ont un intérêt partagé. La Financière Pouyanne fait figure de pionnier dans ce domaine encore naissant. Les Fonds d’investissement d’impact territorial sont en effet encore quasiment absents en France. Puisse ce billet contribuer à les faire connaître et à lever les réticences culturelles…

Jean PHILIPPE, le 24 mars 2018

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